La Boite des Coop

On se souvient : de la vieille boite rouillée de la Coop.

Les Coop (les coopérateurs de lorraine pour nous) étaient un réseau d’épiceries et des commerces ambulants.
C’était plus qu’un simple endroit pour faire ses courses, c’était un lieu de rencontre, de solidarité, et de vie communautaire.
Je ne sais pas ce qu’il y avait dans cette boite (petits-pois, sauce tomate ou cirage, peu importe) mais je me souviens gamin, d’accompagner mon grand-père à la coop du village. Armé d’une carriole, nous allions chercher la caisse « 12 trous » de Jolis-Grains. C’était une aventure car, au retour il fallait remonter la côte bien raide et surtout ne pas oublier ou perdre les timbres-coop (véritable trésor) sinon la grand-mère nous sermonnait.

L’écriture pour Annie Ernaux est une volonté obstinée de combattre l’oubli et de l’utiliser comme un « activateur de mémoire ».
La photographie est du même ordre.

Activateur de mémoire

On se souvient : C’est moi, ce n’est pas moi ? Oran ou Mers el-Kébir ?
Je n’en sais rien, j’avais deux ans et je n’ai donc pas la mémoire de cette époque.
C’est moi parce qu’on me l’a dit.
Nous avons passé deux ans en Algérie (1961-1962)
Et ce chien ? Est-il à moi ou à des amis ?
Les photographies nous font remonter des souvenirs ou plutôt dans ce cas essaye de nous recréer des souvenirs.

L’écriture pour Annie Ernaux est une volonté obstinée de combattre l’oubli et de l’utiliser comme un « activateur de mémoire ».
La photographie est du même ordre.

Point de vue d'enfance.

On se souvient de ce pré en face lorsqu’il était blanc de neige. Et descendant sur la luge, toi devant, tu pris les barbelés en arrivant en bas.
On se souvient, de ce plateau en face, où nous allions garder les moutons. Et malgré les aiguillons des genévriers, nous grappillions les avrillots à pleines poignées.
On se souvient du nombre de fois que nous grimpions et descendions cette côte pour couper orties et chardons.
On se souvient, de cette laiterie – mais si, on y voit bien la toiture – où nous allions chercher la crème que la laitière nous déversait directement sur le saladier de fraises que nous venions de ramasser.
Et on se souvient surtout de ce jardin à la terre ingrate, de ce grand-père binant inlassablement, de cette grand-mère récoltant les flageolets.
Et le goût des groseilles, framboises, mirabelles, sugnettes et norbertes nous revient à la bouche immédiatement comme toutes les madeleines de notre enfance.

L’écriture pour Annie Ernaux est une volonté obstinée de combattre l’oubli et de l’utiliser comme un « activateur de mémoire ».
La photographie est du même ordre