
Déambulation photographique à la foire de Châlons-en-Champagne (51) le 11 septembre 2022












Déambulation photographique à la foire de Châlons-en-Champagne (51) le 11 septembre 2022












Tu faisais la fierté des trente glorieuses
Mais construit trop vite et avec du pas-cher
Tu décrépis au fil des ans
Ils tentèrent de te rhabiller
Mais ce grimage ne suffit pas.
En face, la moyenâgeuse Tour de l’Horloge
Continue d’égrener ses minutes
Interprétant ainsi la caducité
De ce monde dit moderne.













Il n’y a rien. Cela apparemment n’intéresse pas la mémoire collective. On ne fait pas un livre avec des images d’écluses, d’aiguillages fortifiés, de tréfileries au temps roi de l’acier, et encore moins de livres avec cet arrière des villes, par quoi presque elles se laissent caresser et avouent, laissent percer par quoi, quelle que soit leur taille, c’est encore affaire de vie en bras de chemise, de linge qu’on met à sécher et de fauteuils plastiques qu’on arrange dans une cour, affaire de nains de jardin sur les pelouses bombées des pavillons années soixante-dix au bord des chefs-lieux de canton que le train rogne même s’il n’y a plus de gare.
François Bon – Paysage fer
Tout peut devenir banal, tout peut devenir merveilleux ! Qu’est ce que le banal sinon le merveilleux déchu par l’habitude?
– Brassaï
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| Chattancourt (55) le 4 septembre 2022 |
Villon nous a dépeint la ballade des pendus
Attaches ici, cinq, six
De leurs malheurs que personne ne se moque
Pierre Dac pour lui répondre
Ecrivit, c’est dans ses cordes
Dans les champs, près de chez son père,
Le linge blanc dans la brise légère
De ci de là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie
La pluie nous a lessivés et lavés
Et le soleil desséchés et noircis;
Et dès lors dans sa tête l’obsession qui l’inquiète
Semblait lui dire « pince à linge » « pince à linge »

Des boules vertes et noires sous un hangar
Un S blanc sur la voie ferrée désaffectée
Deux blockhaus moussus dans le champ labouré
Des petits fruits rouges dans la haie ténébreuse
Concentré sur le ruban noir qui défile à toute vitesse
Devant nos yeux étanches
Invisible est devenu ce qui nous entoure
Et si l’exotisme, le pittoresque, la fantaisie
Ne se trouvait pas simplement aujourd’hui
Dans la banalité, le commun, l’insignifiant qui nous cerne.