Banalité #2

Samogneux (55) – le 1 janvier 2022

Il n’y a rien. Cela apparemment n’intéresse pas la mémoire collective. On ne fait pas un livre avec des images d’écluses, d’aiguillages fortifiés, de tréfileries au temps roi de l’acier, et encore moins de livres avec cet arrière des villes, par quoi presque elles se laissent caresser et avouent, laissent percer par quoi, quelle que soit leur taille, c’est encore affaire de vie en bras de chemise, de linge qu’on met à sécher et de fauteuils plastiques qu’on arrange dans une cour, affaire de nains de jardin sur les pelouses bombées des pavillons années soixante-dix au bord des chefs-lieux de canton que le train rogne même s’il n’y a plus de gare.

François Bon – Paysage fer

Au fil du canal

Délaissé depuis longtemps par les hommes, le ruban d’eau apprivoisé s’ennuie. On ne vogue plus sur cette avenue nonchalante. L’écluse et son logis sont délaissés. Seuls quelques arbres lui dessinent quelques chatoiements sur ce miroir où quelques vieux piquets tentent de survivre à la dégradation promise. La lenteur, la rêverie, la contemplation font partie de ce vieux monde. 

Samogneux (55) le 1 janvier 2022