
Quand tu restes une petite fille …..



On se souvient de ce pré en face lorsqu’il était blanc de neige. Et descendant sur la luge, toi devant, tu pris les barbelés en arrivant en bas.
On se souvient, de ce plateau en face, où nous allions garder les moutons. Et malgré les aiguillons des genévriers, nous grappillions les avrillots à pleines poignées.
On se souvient du nombre de fois que nous grimpions et descendions cette côte pour couper orties et chardons.
On se souvient, de cette laiterie – mais si, on y voit bien la toiture – où nous allions chercher la crème que la laitière nous déversait directement sur le saladier de fraises que nous venions de ramasser.
Et on se souvient surtout de ce jardin à la terre ingrate, de ce grand-père binant inlassablement, de cette grand-mère récoltant les flageolets.
Et le goût des groseilles, framboises, mirabelles, sugnettes et norbertes nous revient à la bouche immédiatement comme toutes les madeleines de notre enfance.
L’écriture pour Annie Ernaux est une volonté obstinée de combattre l’oubli et de l’utiliser comme un « activateur de mémoire ».
La photographie est du même ordre
Poupée de cire ou poupée de son
Poupée de chiffon ou poupée de celluloïd
Poupée de Cosette ou poupée Chucky
On m’abandonne
On me jette
On me laisse sur le trottoir pour les vendre
J’aurai aimé
Que tu me maquilles
Que tu me coiffes
Que tu me rapportes tes petits secrets
Que tu me contes des belles histoires
Mais tu préfères les belles plastiques modernes et superficielles
Je ne suis plus dans l’air du temps,
Je ne suis plus à la mode obsédé par l’apparence et la nouveauté
Délaissé et abandonné dans l’indifférence et l’oubli
Le temps est passé
Nostalgie de l’enfance et de ses doux moments