Dans la plupart de nos villages
meusiens, chaque foyer nourrissait un cochon, qui, à son tour,
nourrissait la famille.
Le repas du cochon était constitué
d’épluchures, de quelques « patates », d’un peu de betterave
et pour ceux qui en avaient la possibilité de farine d’orge. Le
tout allongé avec les eaux de vaisselles (eh oui, pas de produits
pour faire la vaisselle, éventuellement un peu de cendres pour
récurer)
Une fois le Monsieur (on avait aussi
beaucoup de respect pour cet animal) mort et découpé, il fallait «
l’arranger ». Une grande partie terminait dans le saloir, d’autre
dans le saindoux (le saucisson se conserve très bien ainsi) ou dans
les divers pâtés.
Mais que faire de certains morceaux
qui ne se conservaient pas à une époque où les congélateurs
n’existaient pas ?
C’est ainsi que parents et amis
recevaient la charbonnée. Une part du cochon (un morceau de boudin,
quelques « grillades », une ou deux côtes) était distribué
autour de soi sans oublier l’instituteur et monsieur le curé.
Certes cet élan de générosité
avait pour but d’entretenir l’amitié mais pas que ! En effet
lorsqu’on avait reçu la charbonnée, il était de bon ton de
rendre la pareille.
Ainsi, comme tous les foyers ne
tuaient pas le cochon en même temps, chacun pouvait au cours de la
saison déguster de la viande fraîche et laisser de côté, le
temps d’un ou deux repas la salaison.
(Photo; archives perso)


