J’ai capturé l’éléphant rose

 

Marville (55) le 17 avril 2022

 Jack London en 1913 dans Le Cabaret de la dernière chance nous offre cette expression :  « il voit, au paroxysme de son extase, des souris bleues et des éléphants roses » délire d’un alcoolique.

Expression  souvent reprise par des artistes

Je bois
À trop forte dose
Je vois
Des éléphants roses

Nous chante Gainsbourg dans  Intoxicated Man

et

Je sais qu’ dans ma saoulographie
Chaque nuit pour des éléphants roses
Je chanterai la chanson morose
Celle du temps où je m’appelais Jacky

Pleure Brel dans la Chanson de Jacky. 

Mais Serge Reggiani rectifie dans son autobiographie « Dernier courrier avant la nuit »
« Les éléphants roses n’existent pas, l’ivresse n’abrite que les noirs serpents de la douleur et de la déchéance. »

Pourtant, on peut voir, mais rarement, des éléphants roses (en fait des albinos) comme en 2016 dans le parc national Kruger en Afrique du Sud.
https://nypost.com/2016/03/10/baby-pink-elephant-on-parade/

Ces éléphants (comme d’ailleurs tous les éléphants) sont sacrés en Thaïlande. Nommé l’éléphant blanc du Siam il est considéré comme le représentant de Bouddha sur la terre, et cet éléphant, couvert de pierreries, est entouré de soins minutieux.
Bien avant qu’il ne devienne un emblème national, le pachyderme était déjà étroitement associé au pouvoir royal. Une loi stipule aujourd’hui encore que seuls les souverains sont autorisés à en posséder. Onze éléphants blancs appartiennent au roi de Thaïlande. Son père, lui, en posséda jusqu’à vingt et un. 

 Et si voulez terminer la soirée avec un Éléphant Rose voici la recette :
il vous faut

  • 2 cl de triple sec (cointreau, grand marnier)
  • 2 cl de rhum blanc
  • 1 cl sirop de fraises
  • et le jus d’un pamplemousses

versez délicatement les ingrédients directement dans le verre et dégustez

Les cendres

Les cendres – Gennes (49) le 22 janvier 2006

Seule trace du drame de la nuit : le tout petit tas de cendres grises où l’on a trié les débris d’os calcinés, pour pouvoir les conserver dans des calebasses. Plus tard, quand les parents et les amis lointains informés du décès, viendront au village, en visite mortuaire, ils participeront eux aussi à la cérémonie de deuil au cours de laquelle ils consommeront les cendres de la crémation mélangée à de la compote de plantain ou de poupougnes. Ainsi l’esprit du défunt trouvera le repos. Il pourra quitter la forêt où il errait, avec ses dangers et ses esprits.
En fait, il s’agit bel et bien d’un rite de cannibalisme. De la même façon, les cendres du chien regretté, apprécié pour ses qualités de chasseur ou de fidélité, seront bues par son maître. Par contre, le corps de l’ennemi abattu au cours d’une expédition guerrière est abandonné dans la forêt. Il n’est pas question d’apaiser son esprit.
Raymond Zocchetti – Yanomamis, les coureurs de jungle