Une série pour se reposer le derrière

Un banc, une chaise, juste le temps de reprendre son souffle, de rêvasser ou de ne rien faire ….

Quelques vénérables portes

J’ouvre quelques vénérables portes
Avec de naïfs et singuliers mots
Je propage des fables de mon humeur
Comme ce miséreux flâneur
Pour raconter des murmures
Sur les chemins transitoires
J’écoute la berceuse éternelle des flots
J’écoute le battement des oiseaux vers un autre monde
J’écoute le grondement profond du fleuve nonchalant
J’écoute le bruissement, doux et lent, du feuillage des arbres
J’écoute le froissement soyeux des nuages
J’écoute les lointains chuchotements de la lune
Et j’écoute ton cœur me parler tout bas d’amour

Poupées

Poupée de cire  ou poupée de son
Poupée de chiffon  ou poupée de celluloïd
Poupée de Cosette ou poupée Chucky

On m’abandonne
On me jette
On me laisse sur le trottoir pour les vendre

J’aurai aimé
Que tu me maquilles
Que tu  me coiffes
Que tu me rapportes tes petits secrets
Que tu me contes des belles histoires
Mais tu préfères les belles plastiques modernes et superficielles
Je ne suis plus dans l’air du temps,
Je ne suis plus à la mode obsédé par l’apparence et la nouveauté
Délaissé et abandonné dans l’indifférence et l’oubli
Le temps est passé
Nostalgie de l’enfance et de ses doux moments

Au fil du canal

Délaissé depuis longtemps par les hommes, le ruban d’eau apprivoisé s’ennuie. On ne vogue plus sur cette avenue nonchalante. L’écluse et son logis sont délaissés. Seuls quelques arbres lui dessinent quelques chatoiements sur ce miroir où quelques vieux piquets tentent de survivre à la dégradation promise. La lenteur, la rêverie, la contemplation font partie de ce vieux monde. 

Samogneux (55) le 1 janvier 2022