
Nos mémoires endurent en elles les traces
Enferment notre cœur d’entraves efficaces
Le soleil s’étend ce soir sans un nuage
Sur la large bande qui borde le rivage
Les algues s’assoupissent sur les grains de sable
Imprimant une marque, une impression ineffaçable
Le flot les emmène au gré de son humeur, de ses caprices
Cédant au premier courant comme des épaves, évocatrices
Ils sont comme un entrelacs qui par ses brins ténus
Nous rappellent les souvenirs familiers, les horizons connus
Alors toute notre relation jaillit en ma mémoire
Je revis ce temps où je ne m’imaginais pas la quiétude illusoire
Je vois alors sur ta joue rose la trace de tes larmes
Un spectacle implacable qui me désarme
Et sur tes lèvres de profonds soupirs
De ceux qui n’ont pas cueilli le parfum des plaisirs.