Sans sombrer la feuille s’est posée sur l’eau Sans sombrer ma main s’est posée sur ta peau Une brise a délicatement décollé la feuille de l’eau Ton souffle a délicatement effacé ma main de ta peau Tel est le destin de la feuille et de ma main Dans un soupir, ils ne badineront en commun
Des boules vertes et noires sous un hangar Un S blanc sur la voie ferrée désaffectée Deux blockhaus moussus dans le champ labouré Des petits fruits rouges dans la haie ténébreuse Concentré sur le ruban noir qui défile à toute vitesse Devant nos yeux étanches Invisible est devenu ce qui nous entoure Et si l’exotisme, le pittoresque, la fantaisie Ne se trouvait pas simplement aujourd’hui Dans la banalité, le commun, l’insignifiant qui nous cerne.
Un texte trouvé dans un ouvrage écrit par le Dr Madin. Il n’est pas daté mais une annotation au crayon indique 1788.
[…] Il conviendrait que la Municipalité de Verdun, qui est spécialement chargée de veiller à la sûreté, à la propreté et à la salubrité de la Ville, fît fermer les Cimetières, et défendît d’enterrer dans les cloîtres et les caveaux ; qu’elle s’occupât de faire choix, hors des trois portes principales de trois emplacemens destinés à l’inhumation des corps. Ces terrains seraient entourés de murailles assez hautes pour empêcher les bestiaux de pénétrer dans leur enceinte. Il faudrait, autant qu’il serait possible, que les trois Cimetières extracitadins fussent établis sur un terrain léger, sec, exposé au vent du nord, et que la terre y eût assez d’épaisseur pour être creusée à la profondeur de cinq pieds au moins. Ils auraient chacun une étendue capable de contenir 1200 corps (*) placés à un pied et demi de distance les uns des autres. Le premier de ces emplacemens serait pris hors de la porte St. Victor, et servirait de sépulture aux habitans des paroisses St. Victor, Sr. Pierre-le-chairé et St. Sauveur. Le second, hors de la porte de France, et servirait de Cimetière aux paroisses St. André, St. Amant, St. Oury, St. Jean, St. Médard. Le troisième et dernier emplacement serait pris hors de la porte Chaussée, et serait destiné à la sépulture des habitans de la paroisse St. Pierre l’Angelé, et à ceux du fauxbourg du Pavé. Nous proposerions, pour remplacement du Cimetière de la porte St. Victor, la Pépinière du Roi ou les terres adjacentes; Pour l’emplacement du Cimetière de la porte de France, le terrain monticulé qui est derrière Jardin-Fontaine ; Enfin, pour celui du Cimetière de la porte Chaussée, le monticule planté de vignes situé à droite de la chaussée qui conduit à Étain. Nous laisserions à MM. les Officiers Municipaux le soin de concilier la décence et la religion avec la sureté du citoyen. Nous prévoyons que le projet que nous présentons ne sera pas accueilli par ces esprits pervers qui, ne sachant pas que la mort égalise tous les hommes, étendent au-delà du tombeau la vanité des distinctions dont ils se sont montrés si jaloux pendant leur vie. […] ( * ) Supposons que la ville de Verdun soit partagée en trois cantons qui renferment le même nombre d’habitans et qu’il y ait un Cimetière affecté à chaque canton ; je dis que ce Cimetière doit avoir une étendue suffisante pour la sépulture de 1200 corps; en voici la preuve: il meurt dans cette ville, année commune (abstraction faite des épidémies) 300 personnes; c’est donc annuellement 100 cadavres pour chaque Cimetière. Mais ces 100 cadavres ne sont entièrement pourris qu’au bout de 10 ans : voilà par conséquent 1000 cadavres qui doivent rester à la même place pendant 10 ans. Mais un espace déterminé d’après ce calcul serait insuffisant, puisqu’il est des malheurs imprévus, des maladies épidémiques, par exemple, qui augmentent la mortalité ordinaire. Voilà pourquoi nous demandons que chaque Cimetière puisse-contenir 1200 corps.
Source : Mémoire sur la nécessité de transférer les cimetières hors des villes, et particulièrement hors de la ville de Verdun, par M. Madin, J (Dr). 1788 ?
« Je suis accro. Je cimente et je place ma photo sous une plaque de verre, avec une feuille blanche par-dessus. Au début c’était pour rendre le truc discret le temps que [le ciment] sèche. Maintenant ça m’amuse de laisser les gens découvrir la photo. Elles finissent toujours par être ouvertes. » Source: interview dans streetpress.com
« Marguerite. Oui, répondit Robinson, c’est une marguerite. » Mais à peine avait-il prononcé ces mots que la marguerite battait des ailes et s’envolait. « Tu vois, dit-il aussitôt, nous nous sommes trompés. Ce n’était pas une marguerite, c’était un papillon. Un papillon blanc, rétorqua Vendredi, c’est une marguerite qui vole. » Vendredi ou la vie sauvage – Michel Tournier
Papillon exquis Déployant ses ailes rouges Au vent s’effacera
Il faut y ajouter, d’après la tradition, Marcelle, servante de Marthe et de Marie Madeleine, ainsi que Sara, servante des Saintes Maries Jacobée et Salomé, que la piété des pèlerins, surtout des Bohémiens, ne sépare pas de ses augustes maîtresses. Une pieuse légende ajoute que Sara avait été laissée sur la plage au moment de l’embarquement. Désolée de se séparer de ses maîtresses, elle les supplie de ne pas l’abandonner. Salomé lui jette son manteau, et l’humble servante s’en sert comme d’un radeau pour atteindre la barque et y prendre place parmi les exilés. Parmi les pèlerins se trouvaient aussi des tribus de nomades appelés bohémiens, tziganes, caraques, qui n’ont jamais cessé de venir aux Saintes Maries pour la fête du 25 Mai. Sans négliger, bien au contraire, les deux Saintes Maries, Jacobée et Salomé, ils rendent un culte spécial à Sainte Sara, qu’ils invoquent comme leur patronne. Sources : Les Saintes-Maries-de-la-Mer. L’Eglise et le Pèlerinage. Notice historique, par M. le chanoine A. Chapelle, curé-doyen des Saintes Maries. 1926.
V’là midi qui sonne ! Par les rues du village s’en vont les briandeurs, pour annoncer aux ménagères de chez nous qu’Il est l’heure de tremper la soupe Les crécelles, on dit briands en Meuse, agitées par les menottes nerveuses des gamins, font un bruit du diable. Hé ! v’là midi qui sonne ! Car muettes sont les cloches Nos mères-grands nous disaient qu’elles étaient parties bien loin, au-delà des blanches montagnes, jusqu’à Rome, l’antique cité des papes Leur départ annuel rend les clochers muets durant deux jours. Mais aussi, quelle glorieuse harmonie quand par les mêmes routes aériennes, elles reviendront prendre leur place sous l’ardoise moussue du vénérable moûtier ! Ce matin du retour, elles vibreront de toute leur puissante âme de bronze pour fêter le doux printemps et donner au soleil rajeuni une magnifique aubade que les jeunes brises emportent de coteau en coteau par-dessus les vallons reverdis ! V’là midi qui sonne ! Deux par deux tels des soldats en culotte courte allant à la manœuvre, les briandeurs défilent fièrement par les rues du village. Les crécelles et les toc-tocs s’agitent pendant la marche Soudain, le chef du détachement lève, comme un clairon, son instrument au-dessus de sa tête et, tous, avec un bel ensemble, annoncent : V’là midi qui sonne ! Puis, de nouveau, recommence le tintamarre I Viendra, ensuite, le jour de paie I Chaque maison recevra la visite des briandeurs dont le plus costaud porte un grand panier d’osier qui, peu à peu se remplit de beaux œufs frais pondus. Au chef en second est confiée la caisse ; je veux dire le porte-monnaie ! Après la tournée a lieu le partage Chaque briandeur reçoit une part proportionnelle à sa taille et à la sonorité de son instrument Alléluia du fond du cœur, N’oubliez pas les briandeurs Un jour viendra Où Dieu vous le rendra Alléluia ! Alléluia ! Alléluia
Le paysan sibérien Bulletin meusien : organe du Groupement fraternel des réfugiés et évacués meusiens. 1929-03-23.