Tout peut devenir banal, tout peut devenir merveilleux ! Qu’est ce que le banal sinon le merveilleux déchu par l’habitude?
– Brassaï
Auteur : Francis Vayeur
Lubitel 166B

(Article écrit le 14 octobre 2022 et republié ce jour)
Et voilà, j’avais encore oublié une pellicule. Cette fois ci c’était une portra 400 B&W dans un lubitel 166B.
L’occasion donc de parler de cet appareil.
C’est un appareil de l’époque soviétique fabriquée par Lomo (à l’origine Gomz) de 1949 à 1993. Celui que je possède est le lubitel 166B, une évolution produit à partir de 1980.
C’est un boitier moyen format (6 x 6 cm) de type TLR (bi-objectif : un pour la visée et un pour la prise de vue. Il est doté d’un objectif 75 mm ouvrant de f/4,5 à f/22.
Il est entièrement manuel et possède le minimum. Bref un appareil qui ne fera pas de miracle mais qui permettra de se faire plaisir à moindre cout.
Alors sur la pellicule, seulement 3 photos « montrables ». En effet j’ai dû faire à l’époque des essais de réglage et entre les doublons et les ratés, il ne reste que c’est trois-là.
Bon on re-testera quand même plus tard ce matériel.

Les pellicules ont été développées et scannées en laboratoire et je les ai post-traitées sous photoshop.


D’un pas habité de lassitude

À l’ombre des arbres, confidents des chagrins
Au bord de la douce et mélancolique rivière
Au cours lent, léger, mais fier
Dont la fraîcheur nous contraint
Les arbres, caution silencieuse
Dans une ambiance apaisante
Absorbent les émotions écrasantes
Comme une caresse délicieuse
Dans cette allée jonchée de gouttes d’or
Elle flâne d’un pas habité de lassitude
Baignant doucement dans une solitude
Et rêvassant pour longtemps encor
Ecrit le 3 novembre 2022. Réécrit le 19 novembre 2024
Abstrait
» Vivre le monde en tant qu’un immense musée d’étrangetés. «
Giorgio de Chirico







La licorne

Une corne au milieu de mon crane
Fait-elle de moi
Une licorne ?
Bien sur que non !
Je n’ai pas les sabots d’ivoire, les dents d’acier ou la tête couleur de pourpre,
J’ai presque le corps couleur de neige,
Mais la corne de mon front ne porte pas les bariolures de l’arc en ciel
Je retourne donc sur les bords du Gange et dans la Mésopotamie,
Y frotter mon dos contre les palmiers,
Et me rouler dans les bambous
(Avec l’aide de Gustave Flaubert – La Tentation de Saint-Antoine)
Dodue

La barrique voulut se faire aussi grosse que le bœuf
Mal lui en prit, sur le nez, la porte se referma
Tout le monde n’est pas un foudre de guerre.
Le fluet portail voyant la futaille ventripotente
Fit un magnifique Oh ! d’étonnement.
Ainsi, le dodu tonneau put s’introduire
Et régaler les fines gueules en pleine ripailles
Reims : la grande porte circulaire
Construit en 1898 sous la direction de l’architecte rémois Ernest Kalas pour la société de champagne Jules Mumm.
Aujourd’hui lieu d’élaboration et d’exposition multiculturel
La dame en bleu

Songeuse, l’oreille collée à son smartphone, une jeune femme prend la pose.
Jean-Baptiste, aurait-il dégainé sa palette pour l’immortaliser ?
Non, Fernand serait intervenu pour fixer
Cette femme en bleu sur bleu
Vessie multicolore

Derrière la clôture grillagée
La vessie multicolore
Illumine de son éclat vibrant
La terne et monotone pelouse
Ballon éphémère chamarré
Joie fugace
Ambiance joyeuse
Dans un décor ordinaire et ennuyeux
Cabane oubliée

Cabane oubliée
À demi ensevelie dans le sable
Rudimentaire
Où notre vaisseau fantôme passe
Que l’enfance écoute
Quatre bouts de planche croisés
Apparence désincarnée
Le passé est un pays étranger
Rien n’est changé, renfloué, conjuré
Laissons l’irrémédiable dormir dans son indifférence
Nous ne sommes que de l’eau

Nous ne sommes que de l’eau
Une eau couleur lessivée
Où coule notre âme
Où miroitent nos rêves
Ecoute le flot de mon humeur
Qui abreuve mes troubles
Au sein de l’outre monde
Où tout n’est que chimère
















