Dès le début de la 1ere guerre mondiale, des étrangers (Polonais, grecs, hollandais, belges, slaves et même américains) s’engagent dans la Légion Étrangère. Au sein de celle-ci se constitue un régiment : les Garibaldiens (officiellement Le 4e régiment de marche du 1er étranger). Il est constitué exclusivement par des italiens. Six des petits-enfants du patriote Giuseppe Garibaldi en feront partie. Le commandant est d’ailleurs l’un d’entre eux : Lieutenant-colonel Peppino Garibaldi
Les frères Garibaldi in « Le Miroir »
Ce régiment s’illustre en particulier en Argonne, au cours de l’hiver 1914/1915, où sont tués 500 volontaires italiens. C’est là que 2 des 6 frères perdent la vie. Bruno Garibaldi, tué sur le plateau de Bolante, le 26 décembre 1914 et son frère Constante Garibaldi, tué à Courte-Chausse le 5 janvier 1915.
Le dimanche 24 avril 1932 avait lieu à Lachalade, petit village de l’Argonne meusienne, l’inauguration du monument élevé à la mémoire des Garibaldiens tombés au champ d’honneur
La chalade
en Argonne : inauguration d’un monument aux volontaires
garibaldiens, morts en France : [photographie de presse] /
Agence Meurisse. 1932.
1/
L’Associatione nationale Volontari di Guerra d’Italia a fait ériger, un monument (œuvre de Sergio Vatteroni) : une muraille de pierre aux extrémités de laquelle se trouvent des effigies de Constante et de Bruno Garibaldi, sur laquelle s’inscrivent les noms des volontaires italiens tombés en Argonne La cérémonie est présidée par M Mario Roustan Ministre de l’Instruction Publique, entouré de MM Catru préfet de la Meuse ; Schleiter, député ; Maillard ; sous-préfet de Verdun ; Coselshi, député italien et président des volontaires italiens ; le général Ezio Garibaldi, délégué de la milice fasciste et son frère Sante Garibaldi ; le colonel comte Braborino, attaché militaire d’ambassade ; Roger Barthié président de la Société nationale des combattants volontaires de la grande guerre, etc.
Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le
dimanche / dir. Adolphe Brisson. 21/12/1919.
À noter, le dernier poilu décédé en France était un Garibaldien, Lazzare Ponticelli.
Sources des photos anciennes : Gallica dont Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson. 21/12/1919. Agence Meurisse. 1932. 1/ Le Miroir : 1915-01-24.
Lorsqu’après la bataille de la Marne, en 1914, la guerre de mouvement fit place à la stagnation, il fallut bien s’installer. Nous avions pourtant de la répugnance à rester là au lieu de marcher de l’avant. C’était l’hiver nous étions dans la boue ; il pleuvait, il neigeait et, pour nos blessés, les tentes de toile, usées déjà, étaient bien inconfortables. L’eau tombait dessous. Il fallut les remplacer par des baraques à double paroi en planches garnies de carton bitumé. Quelle joie ce fut d’y avoir chaud ! Je vois encore le bon sourire de nos pensionnaires d’un jour, quand nous allions, le soir, leur dire une blague ou une chanson. Car on blaguait et on chantait là-bas. Notre H. O. E. était installé à la gare de Verdun, et comme nous hébergions parfois 2 à 3.000 hommes, il fut nécessaire d’emprunter les glacis des fortifications pour y installer nos tentes d’abord, nos baraques ensuite. Vous pouvez vous imaginer ce que peut devenir un glacis gazonné quand on y passe et repasse. Il est rapidement transformé en un cloaque abominable. Le Dr Cauvet, médecin principal, actuellement directeur du Service de Santé d’un corps d’armée, notre chef, qui avait conçu le plan de l’hôpital, fit d’abord faire un chemin de planches dans l’allée principale, mais le reste du terrain, malgré le mâchefer, demeurait impraticable. C’est alors, dès janvier.1915, que je proposai de dessiner un Jardin, d’avoir des fleurs et même des légumes. Mon plan était simple : j’avais à desservir les baraques, les douches, les lavabos, la salle d’opération et la maison des Infirmières. Je tirai des lignes droites que je rendis un peu sinueuses pour faire l’ensemble moins rigide et je commençai à planter mes jalons. Ils eurent un gros succès mes jalons ; le lendemain, je les trouvai fleuris de roses en papier et le surlendemain garnis d’oranges. Il faut bien rire, n’est-ce pas ? Les Verdunois restés là, me demandaient en riant combien de temps je voulais que la guerre dure ? ! Il s’agissait d’abord de favoriser l’écoulement des eaux. C’est là un point essentiel en matière de parcs et de jardins Il fallait établir des pentes régulières, sans ressauts, et faire des allées à dos d’âne. C’était facile, la terre des allées rejetée sur les côtés devait servir à rehausser les pelouses et les massifs. Cette terre se travaillait d’ailleurs très bien. J’ai voulu me rendre compte de son origine géologique. J’avais remarqué des galets roulés siliceux qui n’avaient rien à voir avec le terrain des côtes – essentiellement calcaire. Les côtes de Meuse sont jurassiques.
Je me suis souvenu que la Moselle avait d’abord été un affluent de la Meuse, avant d’être soutirée par un affluent de la Meurthe. Elle se jetait alors à l’emplacement de Pagny-sur-Meuse, après avoir longé le Val d’Ane, au fond argileux. C’est d’ailleurs ce fond argileux qui, sans doute, favorisa la capture de la Moselle vers Toul par un petit affluent de la Meurthe. L’argile se dépose, forme barrage, l’eau monte, puis cherche à s’écouler au plus court. Le Val d’Ane n’est plus aujourd’hui qu’une vallée morte dans les deux sens de laquelle coulent deux ruisseaux, l’un vers la Meuse, l’autre vers la Moselle, qui, contournant Toul, s’en va retrouver la Meurthe et lui donne son nom. Pendant toute une longue période, la Moselle apporta les cailloux roulés et ses sables vosgiens siliceux dans la vallée calcaire de la Meuse. Il est facile de vérifier ce fait géologique en constatant que ces débris siliceux se trouvent seulement en aval de Pagny-sur-Meuse et jamais en amont. Les alluvions de Verdun sont remplies de ces sables et cailloux roulés vosgiens. Et ce sont ces alluvions relevées par les travaux ries fortifications de la ville qui ont servi de substratum à mon jardin. Vous ne pouvez croire tout ce qu’il avait de charme, ce jardin de guerre dont le gazon des pelouses provenait des balayures du parc à fourrages, et dont les massifs étaient plantés au petit bonheur de fleurs sauvages, comme les Hépatiques (Hepatica triloba, Anemone hepatica), le Bois-joli (Daphné mezereum), si abondant dans les bois de Bellerupt et de la Tranchée de Calonne. Mes plants venaient de là. J’étais allé les chercher en février dans ces bois dont le nom seul évoque une épopée. J’avais aussi des Primevères, des Perce-neige (Galanthus nivalis) Ils me rappelaient ceux de Trianon et les petits amoureux de Paris qui vont les cueillir au premier soleil. A la guerre, les moindres choses sont douces au souvenir et j’aimais ces petites fleurettes qui me parlaient du cher passé. J’avais remarqué dans les allées des jardins abandonnés de quantités de jeunes plants de Myosotis, de Phlox et de Pervenches que les propriétaires voulurent bien me donner. J’obtins aussi des Narcisses, des Diclitras, des Impériales, des Lys, des Œillets, des Rosiers et plus tard des Hélianthes, des Dahlias e des Chrysanthèmes. Aux beaux jours, je semai des Capucines et des Pois-de-senteur qui me firent une belle haie comme clôture du côté de la ville. Dès les premiers soleils, j’eus des fleurs et j’entends encore les blessés me demander un brin de Myosotis pour envoyer à leur femme. Un jardin, c’est un sourire dans un hôpital, c’est propre, c’est gai ; les oiseaux y viennent chanter. Dans les allées sablées de mâchefer, on passe sans plus se crotter jusqu’aux chevilles. De grands Frênes donnaient en été une ombre fraiche et légère et les bancs verts ou rustiques (nous avions les deux) tendaient les bras ou leur courbe sinueuse, le soir tombant, pour inviter les amateurs au dolce farniente. L’eau des lavabos s’écoulait dans le fossé des fortifications et traversait un espace plan entre deux buttes. J’eus l’idée de me servir de cette eau pour arroser un potager cultivé sur la pente du fossé et dans l’espace plan. Des Salades, des Choux, des Radis, des petits Pois, des Haricots verts, des Oignons, des Poireaux, des Carottes, des Pommes de terre, du Persil, du Cerfeuil, etc., tout cela copieusement arrosé par l’eau des lavabos, coulant en rigoles, poussait supérieurement et contribuait à l’alimentation. Ce n’était là qu’un petit essai. Quand, après les bombardements à longue portée, on pensa à nous faire replier en arrière et qu’on installa notre hôpital à quelques kilomètres de Verdun, je cultivai tous les espaces libres. J’y avais mis des centaines de Choux et de Salades, des planches de Boursette, d’Épinards pour le printemps, des Fraisiers et des fleurs partout. Cet hôpital a d’ailleurs été bombardé et la formation a dû l’évacuer. Ce ne sont là que les rapides souvenirs d’un jardinier de la guerre. A voir pousser des plantes utiles et, jolies, les jours douloureux passent plus vite ; et puis, comme l’a dit Voltaire : cultiver son jardin sera toujours le dernier mot de la philosophie française »
Source : Bulletin de la Société nationale d’acclimatation de France : revue des sciences naturelles appliquées. 1918-01.
Piédallu, André (1876-1945) Docteur és sciences, ingénieur-chimiste, pharmacien-major de 1re classe à l’hôpital militaire d’Alger. Lauréat de l’académie d’agriculture et de la société nationale d’acclimatation. Pharmacien. Botaniste et poète
Tu faisais la fierté des trente glorieuses Mais construit trop vite et avec du pas-cher Tu décrépis au fil des ans Ils tentèrent de te rhabiller Mais ce grimage ne suffit pas. En face, la moyenâgeuse Tour de l’Horloge Continue d’égrener ses minutes Interprétant ainsi la caducité De ce monde dit moderne.
On emprunte une rue, on se gare sur un parking. Au coin, une plaque porte un nom… Mais qui étaient-ils ? Ainsi à Verdun, il existe la rue et le parking des Frères BOULHAUT C’est en l’honneur de 2 frères d’une fratrie de 6 que l’on a nommé ce lieu. Léopold BOULHAUT et de Marie Clémence LETRIQUE de Verdun eurent 6 enfants. L’histoire en a retenu 2 :
— Pol BOULHAUT né le 7 février 1882 à Dieue-sur-Meuse. Saint-Cyrien, il est tué le 17 février 1908 au combat de Ber-Rebaa (Maroc). Lors de l’enterrement du lieutenant BOULHAUT, le 11 mars 1908 à l’église Notre-Dame-de-Lorette à Paris, une foule nombreuse se recueille parmi laquelle se trouve un grand nombre de personnalités dont Paul Déroulède et Maurice Barrés. En effet Pol BOULHAUT est le gendre d’Ernest Barillier homme politique et conseiller municipal de Paris.
— L’abbé Albert BOULHAUT né le 7 octobre 1883 à Verdun-sur-Meuse. Il devint prêtre en 1907. Et quelques années plus tard, la guerre en fit un aumônier militaire. Il y déploya un courage devenu fameux sur le champ de bataille de Verdun, ce qui lui valut la Légion d’honneur, la croix de guerre et 4 citations. Il resta dans l’armée jusqu’à 1935. Il fut alors nommé curé de Saint-Sauveur où il fut un constant exemple de charité. Homme érudit par ailleurs, il accéda au poste de bibliothécaire de la ville de Verdun et écrivit en collaboration l’histoire de Verdun (notamment pour la période de 1870 à nos jours) et de nombreux articles. Il fut par deux fois président de la Société Philomathique de Verdun. Il décède le 25 mars 1962 à Verdun.
C’était au beau milieu de la Meuse Pendant de longs jours, se reflétant dans son miroir Les languissantes feuilles attendaient de voir A l’automne, un irréel incendie
l y aura 81 ans, à Naives-devant-Bar, furent fusillés par les Allemands six héros d’un groupe de Résistance. Je ne vous conterais pas l’histoire, d’autres l’ont mieux décrite que moi (lien). Mais c’est l’occasion de ressortir quelques vieilles photos des archives familiales.
Elles ne sont malheureusement pas datées mais les 2 premières sont certainement prises le 1er septembre comme on peut le lire dans le Journal de l’instituteur de l’époque, monsieur Louis Pelletier : « Le vendredi, après le départ des allemands qui avait eu lieu la veille à 17h30, le maire de Naives-devant-Bar, fait confectionner 6 cercueils, et vers 19h, aidé de la section FFI de Bar-le-Duc, nous procédons à l’identification et à la mise en bière des Fusillés. Après un service funèbre, les 6 cercueils sont transportés à la morgue de Bar-le-Duc, avec le cérémonial d’usage, et accompagnés par une grande partie de la population de Naives à laquelle se joint sur le parcours la population de Bar-le-Duc »
Une anecdote : mon grand-père qui se trouvait dans sa chènevière lorsque les allemands ont dirigé les jeunes gens vers le lieu de sacrifice, nous racontait que ces résistants criaient « La mort ! La mort ! » Il pensait qu’ils redoutaient le tragique destin qui les attendait. Il ne sut qu’après, que ces hommes ne hurlaient pas « La Mort » mais appelaient leur lieutenant : Lamort le Gail !
Les 2 autres photos sont prises lors de l’inauguration de la Voie des fusillés nom donnée à la rue qu’ont empruntés les résistants pour rejoindre le lieu de leur massacre.
Sur le monument est inscrit le nom des 6 résistants fusillés
Alfred Bianchi, Henri Baudemont Pierre Louis Klein, Pierre Eugène Rameau, Vitalis Gotautas, Zigmantas Gudelis.
Ainsi que celui du lieutenant Claude LAMORT DE GAÏL dont on n’a jamais retrouvé le corps.
Sur la butte de Montsec, sentinelle silencieuse dominant les plaines de la Meuse, se dresse un monument solennel. Il commémore les offensives menées par l’armée américaine en septembre 1918, lors de la bataille de Saint-Mihiel. Plus de 550 000 hommes, issus de onze divisions, y prirent part, écrivant une page décisive de la Grande Guerre.
Érigé en 1932 par l’architecte américain Egerton Swartwout, le monument prend la forme d’un cercle de colonnes en pierre d’Euville. Une frise y porte les noms des principaux combats, tandis qu’au centre, une carte relief en bronze donne corps à la topographie meurtrie. Tout autour, des plaques rappellent les insignes des grandes unités américaines.
Inauguré le 2 août 1937 par le président Albert Lebrun, en présence du général Pershing, le monument est aujourd’hui classé monument historique. Depuis le sommet de la butte (377 mètres), le regard se perd jusqu’au lac de Madine, et l’on perçoit, dans le silence, les plaines calmes de la Meuse, jadis déchirées par la fureur des obus.
De nombreuses bornes singulières marquent les bas-côtés de nos routes meusiennes. Nous connaissons la Voie-sacrée, artère vitale de la bataille de Verdun, avec ses bornes caractéristiques reliant Bar-le-Duc à Verdun et la Voie de la liberté marquant l’itinéraire suivi par la 3e armée américaine commandée par le général Patton en 1944.
Il est une troisième sorte de borne que l’on nomme communément Borne Wauthier. C’est un ensemble de 118 sculptures de granit matérialisant la ligne de front (700 km) au moment de l’offensive finale de juillet 1918.
Elles seront installées entre 1921 et 1927 suite à une souscription organisée par les Touring club de France et de Belgique. Monument de granit d’environ 1 m de haut, elles sont l’œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier, ancien combattant et producteur de nombreuses œuvres ayant rapport avec la Grande-Guerre.
Pour la Meuse 15 bornes furent installées, mais malheureusement certaines furent détruites ( avec *) Boureuilles * Avocourt Béthincourt * Forges sur Meuse * Samogneux Beaumont-en-Verdunois Le chapitre (Route d’Ornes) Bezonvaux Vaux-devant-Damloup Verdun Eix Haudiomont Les Éparges Lamorville Saint-Mihiel Apremont-la-Forêt
Resson était un village de vignerons.La vigne, s’étirait sur les coteaux favorablement exposés, En 1887, sur 840 ha qui composait le territoire de la commune, 180 ha était consacrait à la vigne sur les espaces les plus favorables à son développement La viticulture était la principale activité de la communauté villageoise. Elle a depuis disparu pour laisser place aux taillis, aux prairies et à des vergers. Mais on peut encore admirer telle une BD les sculptures polychromes du passé viticole du village C’est accessoirement l’église où fut baptisé mon grand-père et nombreux de ses ancêtres