La chaise rouge

Certains jours j’aimerais bien être une chaise
Une chaise rouge bien entendu pour que vous me remarquiez
Je vivrais dans un beau parc et vous vous exclameriez « oh ! J’ai enfin trouvé le siège de ma vie » !
Bien sûr, j’ai ajouté deux accoudoirs

Oh ! Point de suffisance de ma part, juste le désir de mieux vous enlacer
Nous passerions de beaux après-midi ensoleillés, à l’ombre de majestueux marronniers
Vous, rêvassant un livre à la main
Moi, savourant vos caresses et m’étourdissant de vos parfums

Comme les amours d’adolescent qui ne durent qu’un été
Dès les premiers frimas de l’automne
Vous me quitterez pour retrouver au coin de la cheminée
Ce prétentieux fauteuil voltaire

Je suis peut-être de fer, mais j’ai aussi un cœur
Et ce qui faisait de ma vie une longue joie
Se transformera en un lourd fardeau du chagrin très obscur
Comme de longues nuits d’hivers brumeuses

J’attendrai dans les ténèbres froides aux morsures d’acier
La réapparition des premières fleurs du printemps
Annonciatrices du retour de la belle
Je goûterais à nouveau le bonheur qu’apporte votre présence.

C'est à la fête foraine

C’est à la fête foraine
Que j’ai gagné ton cœur
Accoudé au stand de tir des vainqueurs
J’ai tiré dans le ballon de mes peines

Dans les effluves de barbe à papa
Une pomme d’amour t’échappa
Un billet de loterie, je gagnais
Un lot d’amour qui m’étreignait

J’enfourchais mon fougueux cheval de bois
Pour accéder à ton manège ensorceleur mais courtois
« Tournez jeunesse » chantait le forain complice
Mais ce n’était pas à cause de la chenille spectatrice

A Nancy le 30 avril 2022

Boitier : Yashica minister II

Pellicule : Lomographie Slide x Pro 200