
Derrière la clôture grillagée
La vessie multicolore
Illumine de son éclat vibrant
La terne et monotone pelouse
Ballon éphémère chamarré
Joie fugace
Ambiance joyeuse
Dans un décor ordinaire et ennuyeux

Derrière la clôture grillagée
La vessie multicolore
Illumine de son éclat vibrant
La terne et monotone pelouse
Ballon éphémère chamarré
Joie fugace
Ambiance joyeuse
Dans un décor ordinaire et ennuyeux

Cabane oubliée
À demi ensevelie dans le sable
Rudimentaire
Où notre vaisseau fantôme passe
Que l’enfance écoute
Quatre bouts de planche croisés
Apparence désincarnée
Le passé est un pays étranger
Rien n’est changé, renfloué, conjuré
Laissons l’irrémédiable dormir dans son indifférence

Nous ne sommes que de l’eau
Une eau couleur lessivée
Où coule notre âme
Où miroitent nos rêves
Ecoute le flot de mon humeur
Qui abreuve mes troubles
Au sein de l’outre monde
Où tout n’est que chimère

Sur la butte de Montsec, sentinelle silencieuse dominant les plaines de la Meuse, se dresse un monument solennel. Il commémore les offensives menées par l’armée américaine en septembre 1918, lors de la bataille de Saint-Mihiel. Plus de 550 000 hommes, issus de onze divisions, y prirent part, écrivant une page décisive de la Grande Guerre.
Érigé en 1932 par l’architecte américain Egerton Swartwout, le monument prend la forme d’un cercle de colonnes en pierre d’Euville. Une frise y porte les noms des principaux combats, tandis qu’au centre, une carte relief en bronze donne corps à la topographie meurtrie. Tout autour, des plaques rappellent les insignes des grandes unités américaines.
Inauguré le 2 août 1937 par le président Albert Lebrun, en présence du général Pershing, le monument est aujourd’hui classé monument historique. Depuis le sommet de la butte (377 mètres), le regard se perd jusqu’au lac de Madine, et l’on perçoit, dans le silence, les plaines calmes de la Meuse, jadis déchirées par la fureur des obus.
Détournant mon regard
De ces corps huileux et cramoisis
Je cherche un monde imaginaire
Dans la multitude des grains de sable.

A l’horloge du temps qui ne s’arrête pas
Les murs se souviennent pour nous
Le poids des autrefois du monde
Vestiges obstinés d’une dignité qui n’est plus
A l’ombre de ces remparts révolus
Nous reprendrons nos chemins coutumiers
Et, las, nous traînerons le poids lourd
Du souvenir sur nos âmes enterrées.

À quoi ressemble le bord de l’univers ?
L’union de tout ce qui demeure
La totalité des rêves et des hasards
Des petits soldats
Sans grade ni commandement
L’air d’attendre quelque chose
Dans les lumières pâles
Et dans les ombres incertaines

Seul au milieu de la foule connectée
Le couple éveillé
Lié par des sentiments profonds
Déambule dans un monde
Saturé de rouille
Dans l’incertain oxydé
À la poursuite du réel

Quelle est cette statue sans visage ?
Où sont ces beaux yeux clairs de jadis
Ah ! Tu caches ce regard plein d’orage
Lourd de larmes qui jaillissent
Ce regard eût livré sans détour
Un éclair sombre et vide
Rongé par un chagrin trop lourd
Illuminant un cœur livide
Reviens et chante les foudres de l’amour
Dans un sanglot qui répare un sourire
Reviens nous hanter pour toujours
De ce regard égaré que mon âme désire

Sur la branche aérienne mais solide
Se pose l’insecte aux ailes nacrées.
La nymphe au corselet sacré
Tout juste éclose de sa chrysalide
Libellule fragile aux gouttes de perle
Corps de ballet gracieux
Tendu délicatement vers les cieux
Ses voiles brodées déferlent
Le rameau rêveur et délicat
Illumine comme un câlin
Le corps distingué et opalin
De la demoiselle mica
03/09/2024 réécrit le 27/05/2025