Humble toile flottante

Par-delà les sentiers fleuris,
Dans la prairie où le soleil s’étale flamboyant
La lente araignée tend des cordes
Où sèche un linge aux senteurs de fourrage
Tremble dans le frais matin.
Humble toile flottante d’une peintre animale
Son univers se réduit à ce châssis tissé
Par ses fragiles fils et ses délicats crochets.

Travail minutieux,
Harmonie silencieuse.

Le 18/09/2024

Un nœud irrésistible

J’errais sur le flot écumant de la vie
Sur mon bateau déboussolé.
Tu as attaché à l’anneau de ton désir
Ma petite barque lézardée
Au port du destin
Par un nœud irrésistible.
Comme un lien
Enlaçant mon cœur
De ta corde d’amour
Nos deux âmes à jamais sont liées.

Voyage incertain de la vie,
Havre de tendresse paisible.

17/09/2024

Fendre l'eau

Champigneulles (54) le 9 mars 2021

Non, ce n’est pas un bateau offshore qui va rugir ni même un aviron qui va faire des vaguelettes.
Juste une feuille qui se redresse pour effectuer une chorégraphie, telle une nageuse de natation synchronisée.
Beauté éphémère, atmosphère douce et contemplative.
La danseuse a quitté sa branche pour plonger dans la mare.
Le murmure du limbe touchant l’eau, la sensation humide contre sa peau fragile.
Son pari ? Se trémousser pendant quelques heures dans l’eau. Elle va lutter, et fendre l’eau pour guider ses mouvements malgré les difficultés du milieu. Malheureusement, peu de spectateurs pour découvrir un véritable ballet aquatique, esthétique et graphique.
Les spectacles les plus discrets sont des scènes poétiques et délicates.

La chaise rouge

Certains jours j’aimerais bien être une chaise
Une chaise rouge bien entendu pour que vous me remarquiez
Je vivrais dans un beau parc et vous vous exclameriez « oh ! J’ai enfin trouvé le siège de ma vie » !
Bien sûr, j’ai ajouté deux accoudoirs

Oh ! Point de suffisance de ma part, juste le désir de mieux vous enlacer
Nous passerions de beaux après-midi ensoleillés, à l’ombre de majestueux marronniers
Vous, rêvassant un livre à la main
Moi, savourant vos caresses et m’étourdissant de vos parfums

Comme les amours d’adolescent qui ne durent qu’un été
Dès les premiers frimas de l’automne
Vous me quitterez pour retrouver au coin de la cheminée
Ce prétentieux fauteuil voltaire

Je suis peut-être de fer, mais j’ai aussi un cœur
Et ce qui faisait de ma vie une longue joie
Se transformera en un lourd fardeau du chagrin très obscur
Comme de longues nuits d’hivers brumeuses

J’attendrai dans les ténèbres froides aux morsures d’acier
La réapparition des premières fleurs du printemps
Annonciatrices du retour de la belle
Je goûterais à nouveau le bonheur qu’apporte votre présence.