C'est à la fête foraine

C’est à la fête foraine
Que j’ai gagné ton cœur
Accoudé au stand de tir des vainqueurs
J’ai tiré dans le ballon de mes peines

Dans les effluves de barbe à papa
Une pomme d’amour t’échappa
Un billet de loterie, je gagnais
Un lot d’amour qui m’étreignait

J’enfourchais mon fougueux cheval de bois
Pour accéder à ton manège ensorceleur mais courtois
« Tournez jeunesse » chantait le forain complice
Mais ce n’était pas à cause de la chenille spectatrice

A Nancy le 30 avril 2022

Boitier : Yashica minister II

Pellicule : Lomographie Slide x Pro 200

Statue sans visage

Le Thoureil (49) le 26 avril 2009

Quelle est cette statue sans visage ?
Où sont ces beaux yeux clairs de jadis
Ah ! Tu caches ce regard plein d’orage
Lourd de larmes qui jaillissent

Ce regard eût livré sans détour
Un éclair sombre et vide
Rongé par un chagrin trop lourd
Illuminant un cœur livide

Reviens et chante les foudres de l’amour
Dans un sanglot qui répare un sourire
Reviens nous hanter pour toujours
De ce regard égaré que mon âme désire

Prête à croquer la vie

Aigues-Mortes (30) Juin 1981

Prête à croquer la vie à pleines dents
Devant l’immensité du temps
La fleur du rire aux lèvres salées
La soif de vivre l’amour exhalé

Les cheveux flottant au vent du ciel pur,
Elle affronte aventureuse, le futur
Où vibre mon cœur au gré des flots inattendus
Lui qui vogue au lointain dans des souvenirs éperdus,

Et composer durablement notre monde
Où coules un chant clair, sans nul souci  
Que je crois heureux et adouci
Puisque la tendresse y vagabonde.

C’est le printemps

C’est aux premiers jours du printemps
En des jours calmes pour l’instant
Dans les haies lourdes des fleurs à venir
La nature est de nouveau promise à l’avenir

Les hirondelles se sont mariées
Pour la saison, elles sont liées
Le bourdonnement mielleux des abeilles
Nous soupire galamment aux oreilles

C’est le premier baiser du soleil en dormance
De la nature en feu monte un appel immense
Fi de l’automne, nous nous aimons à plein temps
L’amour fait de la vie un éternel printemps

La belle et le lierre

Brissac (49) le 8aout 2005

Elle n’avait d’ami que le vent sur ses pierres
Toujours tendrement enlacée par d’antiques lierres
Dans cette solitude témoin de tant de choses,
Elle aurait préféré un couvert de roses

Dans son regard plein de doute et de tristesse.
Le lierre l’enveloppait de ses caresses
Cajoleur compagnon aux lascives persévérances
Il l’embrassait, la soutenait, sans irrévérences

Avec un certain panache
« je meurs ou je m’attache »
Ces deux cœurs à jamais sont liés
Vivront, refleuriront les jours ensoleillés

Derrière ce délicat jardin clos,
Ce matin, un amour a éclos,
Le lierre restera tendrement enlacé
Comme un souvenir vivant du cher passé.

Les ailes de l'archange

Fritz Hegenbart  (1864-1943)

Archange aux ailes enveloppantes, aux yeux passionnés
Qu’elles emportent mon tourment, mon désir bâillonné
Ouvre mon cœur pudique aux bouffés de l’amour,
Il s’étiole nonchalamment à la pâleur du jour