Saint-Nicolas

Statue de St Nicolas à Arlon (B)

Aujourd’hui on fête Saint-Nicolas
C’est donc le moment de réapprendre sa légende en…
… patois meusien

Statue de St-Nicolas au musée de la Princerie à Verdun (55)

Saint-Nicolas ava trois z’affants
Yun p’tiot et li z’aut’ grands
El’ avont d’mandé le congi
D’aller jouer jusqu’au soupi.

El’avont été et tant v’nus
Que l’soleil on n’est pu r ‘vu
Y s’avont anallés assi l’bouchi
Pou l’y demander à logi.

« — Bouchi ! Bouchi ! veut’ nù logi ?
Fàç’la par pitié, bouchi !
— Allez’-v’za, mi biaux z’affants
J’avan trop d’apich’mants ! »

Sa femme qui éta derri lû
Aussitout, le conseillant :
« El’ avont tout plei d’ârgent,
J’a s’rons riches marchands !

— Av’ nez ! Av’ nez ! mi biaux affants,
J’’prenrans l’mau d’vû logi ! »
Y n’étinmes pu tout attrés
Qui d’mandérent à mingi.

On li z’est fà fou bin souper,
On li z’est mins blanch’ ma couchî.
Quand il est été ménoïe,
Pourtant s’coutiau, y s’analoïe.

Y li z’est prins, li z’est tués
Deda un touni, li z’est salés.
Quand c’est été v’nu au bout d’sept ans,
V’la l’père di trois z’affants.

-« Bouchi ! Bouchi ! Oh, loge-mû !
Si t’nime trop d’embarras.
— Av’ nez ! Av’ nez Saint-Nicolas,
J’prenrans l’mau d’vû logi ! »

Procession de St-Nicolas dans la basilique du même nom

Mais y n’fûm’ pu tout attré
Qui l’est d’mandé à soupî.
On li est appourté don jambon,
Y n’a vu poi, y n’em’ bon !

On l’y appourta don rôti,
Y n’a vû poi, y n’em’ coïe
On l’y appourta don la pin,
Y n’a vù poi, y n’em faim.

-« Appourtez m’don salé
Qui li est sept annéïes qu’v’avez ! »
Quand lû bouchi est oïeu c’la,
Tout courant y s’sauva.

-« Bouchi, Bouchi ! nu t’sauv’ mi,
D’mande-mû pardon, tu l’ari ;
Mais ta femme nû l’aremme,
C’est été léïe qui t’est conseilli !

Elle s’rait padue et bralaïe
Au mitant d’la place don marchi ! »
Saint-Nicolas d’si trois doigts
Li trois z’affants ressuscita.

Lû Pierr’ est dit : « J’a bin dormi ! »
Lû Jean est : « Et mi étout !… »
Lû pu p’tiot est ajouti :
« Jû m’m croyoïe au Paradis ! «

Vitrail de l’Église Saint-Jacques du Tréport (76)

Source : Au pays meusien, mœurs et coutumes locales. Georges Lionnais 1912.

Un dimanche au parc

Paris (75) 05 septembre 2021

Délaissant le béton étrangleur
Comme le figuier étrangle les constructions d’Angkor
Je m’évade dans la jungle urbaine
Et là dans ce parc qu’on dit public
Je sieste
Je textote
Je selfiese
Je croque
Je rêvasse
Je paresse
Et je retrouve sur la pelouse tondue rase
Un peu de la vie qu’on me rapine.

Fendre l'eau

Champigneulles (54) le 9 mars 2021

Non, ce n’est pas un bateau offshore qui va rugir ni même un aviron qui va faire des vaguelettes.
Juste une feuille qui se redresse pour effectuer une chorégraphie, telle une nageuse de natation synchronisée.
Beauté éphémère, atmosphère douce et contemplative.
La danseuse a quitté sa branche pour plonger dans la mare.
Le murmure du limbe touchant l’eau, la sensation humide contre sa peau fragile.
Son pari ? Se trémousser pendant quelques heures dans l’eau. Elle va lutter, et fendre l’eau pour guider ses mouvements malgré les difficultés du milieu. Malheureusement, peu de spectateurs pour découvrir un véritable ballet aquatique, esthétique et graphique.
Les spectacles les plus discrets sont des scènes poétiques et délicates.

Activateur de mémoire

On se souvient : C’est moi, ce n’est pas moi ? Oran ou Mers el-Kébir ?
Je n’en sais rien, j’avais deux ans et je n’ai donc pas la mémoire de cette époque.
C’est moi parce qu’on me l’a dit.
Nous avons passé deux ans en Algérie (1961-1962)
Et ce chien ? Est-il à moi ou à des amis ?
Les photographies nous font remonter des souvenirs ou plutôt dans ce cas essaye de nous recréer des souvenirs.

L’écriture pour Annie Ernaux est une volonté obstinée de combattre l’oubli et de l’utiliser comme un « activateur de mémoire ».
La photographie est du même ordre.

La lettre 1130

Archive photos des 30 novembre

Salmigondis

« Regarder avec les yeux de son imagination »
L’aphantasie est l’incapacité de créer une image mentale

J’écris : la mort est une fin en soi
Après recherche , je m’aperçois que c’est déjà une citation de Philippe Heracles Plagiat à l’insu de mon plein gré
Une fin en soi : but ultime se trouvant au sommet de la hierarchie de tous les objectifs de l’existence

Humeur

Dessin paru dans la Gueule Ouverte, je n’ai pas identifié le dessinateur signé PH

Accidents du travail : 764 morts en France en 2024, un chiffre encore en hausse

Source : https://www.lemonde.fr/emploi/article/2025/11/21/morts-au-travail-un-nouveau-record-en-2024_6654366_1698637.html

Lu ici et là

Les heures, les jours s’ajoutaient irrémédiablement pour les mêler et les faire d’eux un seul visage qui jouait sa tragédie sur un décor d’aujourd’hui.
Yves Simon – Le voyageur magnifique

“Dans un monde qui semble assombri, dur et violent, il ne faut pas se décourager mais préserver la joie, la lumière, y croire, espérer.”
Feu! Chatterton in Numero.com

Le blog de la semaine

Le Dibbouk
Carnets autofictifs, explorations littéraires et réflexions sur l’art

Le coup de cœur musical

Récapitulatif

Contribution

Cel

Raiponce en épi
Raiponce en épi
Tamier commun
Tamier commun
Gentianelle ciliée
Gentianelle ciliée

BanExTer

Montfaucon-d'Argonne
Montfaucon-d’Argonne
Marville
Marville
Mont-devant-Sassey
Mont-devant-Sassey

Références musico-littéraires

Il y a quelque temps, j’ai pris l’habitude de noter les références à des morceaux de musique dans les livres que je lis. Bon, ça ne sert à rien, mais c’est pour ça que c’est utile.
Ce billet s’enrichira au fur et à mesure de mes lectures.

Eureka Street – Robert McLiam Wilson

Le port secret – María Oruña

Chat-Peaux

Avant d’être la star des réseaux internet, les chats avaient une utilité.
La première était de défendre les récoltes des prédateurs. Un seul grain en moins et c’était parfois la famine
Mais le chat offrait aussi l’avantage de fournir une peau à la fois chaude et peu coûteuse.
De nombreuses coutumes monastiques proscrivant tout luxe, autorisaient les moines à utiliser seulement des peaux d’agneau ou de chat : ainsi une très ancienne coutume de Cluny, attribuée au moine Bernard, de même que la coutume d’Hirschau, recommandaient l’usage exclusif de couvertures en peau de chat, d’agneau ou de lapin.
Les chats furent très employés en fourrure. Ceux de Russie et de Sibérie, à pelage noir, servaient à doubler les belles pelisses ; on en faisait aussi des cols, manchons, étoles, etc., qui étaient souvent très beaux. Avec les angoras on imitait les renards. Les vulgaires chats de gouttière, teints, donnaient une fourrure d’un bel effet ; ils étaient d’ailleurs employés en grand nombre pour fourrer les chaussures.
Enfin les pharmaciens vendaient toutes les peaux de chats sauvages, ou soi-disant tels, pour combattre les rhumatismes comme en témoignent ces publicités du début du XXe siècle.

Source : Société d’ethnozootechnie (France). Ethnozootechnie. 1987
et Larousse ménager 1926.