Sur les chemins vagabonds

Consenvoye (55) le 4 octobre 2022

Sur les chemins vagabonds
Nous explorons notre curiosité
Cassant la géométrie de la monotonie,
Nos pas, tracés de certitude, trébuchent
Sur les cailloux de la réalité.
Quel délassement !
Cet exercice de manipulation
De notre imaginaire
Créant une nouvelle carte
Dans l’espace et le temps
Nous éloignant de l’ornière
de la routine de la topographie
de notre ennuyeuse inspiration

Suivre sa voie

Consenvoye (55) le 4 octobre 2022

Suivre sa voie
S’enfoncer dans l’inconnu
Parcourir les traces des wagons
De songes lointains
Les rails de l’évasion
Nous emmènent
Tel un train qui hulule
Les absents
Sur les chemins
De l’autre
L’omnibus de la rêverie
Roulera dans le tunnel fantôme
Des mirages de la vie
Pour déboucher sur la voie
De l’apparente utopie

Le saule balance sa tête triste

Vilosnes (55) le 8 avril 2020

Au bord de la rivière demi-morte
Le saule dressant ses branches tortes
Comme un vieux sage qui pense
Tremble agité d’un frisson intense

Le saule balance sa tête triste
Pleure de longues phrases empiristes
Portant en lui bien plus que son fardeau
En l’ombre morte des tombeaux

Le saule noir lève ses bras grisons
Dans la cambrure finie de l’horizon
Pour ranimer un moment de vie
En se penchant pour voir les désirs inassouvis

C’est le printemps

C’est aux premiers jours du printemps
En des jours calmes pour l’instant
Dans les haies lourdes des fleurs à venir
La nature est de nouveau promise à l’avenir

Les hirondelles se sont mariées
Pour la saison, elles sont liées
Le bourdonnement mielleux des abeilles
Nous soupire galamment aux oreilles

C’est le premier baiser du soleil en dormance
De la nature en feu monte un appel immense
Fi de l’automne, nous nous aimons à plein temps
L’amour fait de la vie un éternel printemps

Comme un serpent mystérieux

Comme un serpent mystérieux en caoutchouc
Capable de se faufiler et de se mouvoir avec souplesse
L’eau va chercher un renseignement confidentiel
Quête secrète
Dans le tuyau de la confidence
La pluie, ce liquide fuyant
Se déverse mécaniquement et sans nuance
Sur le tapis vert de l’herbe tranchée
Contrôle du passage
Liberté du chenal

Sur le mince fil à linge

Sur le mince fil à linge
Long brin de fragilité
Les rectangles de toile blanche
Suspendus
Vulnérables
Tiennent par les branches
Articulées des pinces à linge
Gaieté monotone
En plastique de couleurs vives.
Les torchons se serrent la pince
Solidaires
Partagent une complicité
Dans l’attente d’être séchés
Caressés
Par le vent ou le soleil.
Scène ordinaire
Tranquillité domestique